De Pauline à M. Guérin - 2 février 1880.
De Pauline à M. Guérin. 2 février 1880.
Mon petit Oncle chéri,
Il faut bien que je vous envoie aussi quelques tendresses, je n'y puis résister pendant que tout votre monde prend la plume.
J'étais l'écrivain, aujourd'hui, on a bien parlé de vous, notre pensée vous suivait d'heure en heure. A t elle su seulement vous protéger ? Cher petit Oncle, je l'espère, vous êtes arrivé en bonne santé et vous reviendrez de même, oh oui, n'est ce pas et avec toutes sortes d'espérances pour l'avenir. (M. Guérin est en consultation médicale à Paris, auprès du Dr Guyon). Et tout Paris n'est pas venu à votre rencontre. Chose étrange Ah ! c'est que tous vos amis sont restés à Lisieux !... C'est incroyable comme j'aime Paris aujourd'hui et le moyen de ne pas l'aimer quand vous y êtes ?
Je m'arrête, si je ne coupe pas court à mon babil, je ne vais plus pouvoir m'arrêter. D'ailleurs [v°] il est 6 h 1/2. Victoire m'attend bien sûr.
Au revoir donc, mon petit Oncle bien aimé, chéri, je ne vous embrasse pas la millième partie de ce que je vous aime.
Votre petite nièce et filleule
Pauline
Enfant de Marie